La Fonction Publique s'interresse à l'Open Source
Posté le 27 June 2004 à 22:31:46 CEST par Buzz |
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En début de semaine, le ministre de la Fonction Publique, Renaud Dutreil, a annoncé s'être fixé l'objectif de diviser par deux les dépenses informatiques des services de l'Etat. Dans ce but, il a très clairement indiqué vouloir mettre Microsoft en concurrence avec les alternatives libres. Renaud Dutreil a en effet expliqué que d'ici à trois ans, une grande partie des licences logicielles équipant les quelque 900 000 postes de l'Etat devra être renouvelée. Pour le seul domaine de la bureautique, "l'enjeu financier est de 300 millions d'euros", a-t-il expliqué. Le ministre a également évoqué la question des télécommunications dont il compte baisser les coûts de 25 %, notamment en adoptant la technologie de téléphonie sur IP. A priori, cette décision fait les affaires des tenants du logiciel libre, comme le français Mandrakesoft (Linux Mandrake) qui vient de sortir une suite Linux destinée aux postes de travail. Mais Microsoft ne s'avoue pas vaincu, loin de là. Dans un entretien accordé à l'agence Reuters, le p.-d.g. de la filiale française du groupe, Christophe Aulnette, s'est déclaré prêt à relever le défi de la mise en concurrence avec des logiciels libres. "C'est à nous (?) de montrer que nous sommes capables de proposer un coût global de fonctionnement qui soit à la hauteur des ambitions du gouvernement", a-t-il affirmé. De fait, Microsoft a de quoi aborder cette épreuve avec confiance. Pour l'Etat, comme pour toute entreprise, le coût des licences logicielles ne compte la plupart du temps que pour 3 à 5 % du budget informatique total, et en tout cas jamais plus de 10 %.
Ce n'est donc pas la seule gratuité - ou quasi-gratuité - des logiciels libres qui permettra à l'Etat d'atteindre son objectif. Sans compter que le simple fait d'abandonner un logiciel propriétaire au profit d'un logiciel libre représente en soi un coût très élevé de formation des utilisateurs, ceux-ci étant notoirement très réticents à changer leurs habitudes. En clair, la migration des PC de l'Etat français de Windows vers les alternatives libres ne saurait être massive si elle est décidée sur le seul paramètre économique. Mais d'autres arguments plaident en faveur des logiciels libres : ils sont par exemple moins visés par les attaques virales que les produits de Microsoft. Finalement, le meilleur argument des promoteurs du logiciel libre lorsqu'il s'agit de remporter des marchés publics est d'ordre politique, en termes de réduction de la dépendance de l'Etat vis-à-vis d'un fournisseur américain et aussi de stimulation de l'industrie logicielle nationale. En effet, l'existence d'un vaste parc de PC sous Linux et l'ouverture du code source - laquelle permet de développer des logiciels, libres ou non, parfaitement compatibles, ce qui n'est pas le cas lorsque les PC sont équipés de Windows et Office - est effectivement de nature à susciter des vocations. Dans le cas de l'Etat français, Renaud Dutreil a nié avoir de telles arrières-pensées politiques, affirmant aborder la mise en concurrence de Microsoft du strict point de vue économique et de la réduction du train de vie de l'Etat. Si tel est le cas, l'éditeur a effectivement toutes ses chances.
Source: VNUnet
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